Texte tiré du Bulletin trimestriel des œuvres paroissiales de Fragny 1900/01-1901/01 – BNF -- imprimé à FRAGNY.
"Prenez la route qui gravit la montagne, au sud d’Autun. Vous aurez un délicieux chemin, long de sept kilomètres où vous passerez à travers de vastes forêts, au loin le bruit de la cascade, au bout du chemin une jolie localité, Fragny (banlieue d’Autun), sis à 600 mètres d’altitude, au milieu de grand bois, et possédant église, école, presbytère, curé, clercs de tous ordres, fabriques de Sabots, de jougs, moteurs à pétrole et éclairages à l’acétylène.
La population, évaluée à 600 âmes environ, est répandue sur une superficie assez considérable. Tout ce monde vit tant bien que mal, en sciant du bois et en creusant des sabots. On ne trouve à Fragny ni bureau de poste, ni gare mais il y a un garde champêtre. De plus, vu le grand nombre d’âmes, il va sans dire que Fragny compte un nombre respectable de Cabaretiers.
Dans les années 1875, il n’y avait pas d’église à Fragny et donc pas de Curé. C’est pourquoi le pasteur d’une localité voisine, appelée Couhard, eut l’idée de faire élever un temple au Seigneur dans ce village abandonné.
Elle fut donc construite en 1875 et comme toute église demande un presbytère, il fut construit ; le premier curé de Fragny fut celui qui dota ce village d’une église et d’un presbytère. Il fit bâtir, en outre une école tenue par des religieuses.
Son successeur, obligé de soutenir tant d’œuvres inachevées encore en souffrance, imagina d’en créer une nouvelle pour les faire subsister, ce fut l’imprimerie du Sacré Cœur de Fragny
Ainsi fut donc crée l’imprimerie de Fragny, « imprimerie du Sacré Cœur ». Mais dans un pays sans ressources, fonder une paroisse, achever une église, entretenir une école, créer des ressources pour les pauvres et les malades, c’est déjà beaucoup mais il manque un cimetière. le pourtour de l’église n’est qu’un remblais désagréable et laid.
Les habitations sont mal bâties et éloignées de l’église, autour de la cure il n’y a que des terrains en friches et il serait intéressant pour le personnel de l’imprimerie que cinq petites maisonnettes soient construites sur les terrains avoisinant la Cure."
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Voici ce qu'un écrivain du début du 20 ème siècle écrivait à propos de notre village.
L'église se dressait fièrement, solitaire sur son pic rocheux, dominant de loin un hameau ou vivaient quand même 600 personnes, soit presque le triple de maintenant. Le cimetière n'existait pas encore.
L'imprimerie a fonctionné de nombreuses années et a employé plus de 20 personnes durant sa plus grande phase d'activité. Le bâtiment se trouve accolé à l'ancienne cure.
On découvre les jours de pluie, les traces des grandes fenêtres qui se dessinent sur l'enduit du bâtiment. elles donnaient sur la rue de la Garenne Bretin qui comptait à cette époque seulement une dizaine de maisons.
Fragny a donc possédé son industrie, à la pointe du progrès pour l'époque, je ne sais pas quand cet imprimerie a fermé, je suis à la recherche d'infos à ce sujet.
Dorénavant la cure est habitée par la famille de M. Sébastien BONGARD qui m’a autorisé à mettre en ligne les photos actuelles, nous les en remercions.
Voici pour suivre une photo de l'arrière du batiment qui a abrité l'imprimerie. Les grandes fenètres ont disparu mais leurs traces subsistent dans l'enduit.
Auparavant l’imprimerie du sacré cœur se trouvait dans la petite maison accolée à la cure. En 1900, le grand bâtiment a été construit. Le bâtiment de l’imprimerie occupait un peu plus de 100 m, monté sur deux étages et bien éclairé par de grandes baies vitrées, il possédait les machines les plus pointues de l’époque.
Son accès se faisait par le coté rue de la Garenne Bretin où se situait la grande fenêtre qui permettait le chargement et le déchargement des machines et des travaux.
Sur le coté Cimetière une autre porte imposante existait et servait pour le reste de la vie courante de l’imprimerie. L'accès principal se faisait par celui qui existe encore, et qui débouche sur la rue de la Forêt de Planoise.
Vue du coté Garenne bretin, la droite du bâtiment était occupée par l’atelier de typographie, à gauche un atelier de reliure et au centre l’atelier des machines à imprimer.
L’étage était occupé par un atelier de couture, un d’empaquetage et un magasin de bandes adresses.
On apprend dans le bulletin que l’atelier était abondamment éclairé à l’acétylène.
La direction occupait l’étage de la petite maison accolée à cet atelier.
D’autre part on peut lire que le recrutement se faisait au 2/3 sur Fragny.
Le personnel en 1900 était composé de deux ecclésiastes directeurs, un comptable de 34 ans, plusieurs dames âgées de 25 à 40 ans et divers jeunes de 15 à 22 ans. Ce qui donnait en tout 28 personnes.
La grande particularité de cette imprimerie était qu’elle avait été montée grâce aux dons faits à la paroisse de Fragny. La liste des donateurs était publiée régulièrement, ainsi que la liste des commanditaires et la liste des personnes ayant commandé une messe. Le reste des fonds venait d’une souscription par bons émis par l’imprimerie. Chaque bon valait 25 francs et n’était remboursable qu’au bout de deux ans avec un intérêt de 5 %.
L’imprimeur gérant de cet établissement se nommait MOULIN TRAFFORT sans plus de précisions.
Toutes les informations au sujet de cette imprimerie seront les bienvenues.
Sylvain et Catherine RUSSO
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